11 oct. 2018

Des scientifiques ont connecté le cerveau de 3 personnes, leur permettant de partager leurs pensées





Des neuroscientifiques ont réussi à établir des connexions cérébrales à trois voies, permettant à trois personnes de partager leurs pensées, et dans ce cas précis, de jouer à un jeu du genre Tetris. L’équipe de recherche estime que cette expérience pourrait être menée à plus grande échelle, dans l’optique de connecter des réseaux entiers de personnes.
Ce système fonctionne grâce à l’utilisation d’une combinaison d’électroencéphalogrammes (EEG) (qui permettent d’enregistrer les impulsions électriques indiquant l’activité cérébrale) et de stimulation magnétique transcrânienne (TMS), dans laquelle les neurones sont stimulés à l’aide de champs magnétiques.
Les chercheurs à l’origine de ce nouveau système, l’ont surnommé BrainNet, et affirment qu’il pourrait éventuellement être utilisé pour mettre en contact de nombreux esprits, même sur le Web.
En plus de donner accès à de nouvelles méthodes de communication, BrainNet pourrait nous permettre d’en apprendre plus sur le fonctionnement du cerveau humain, à un niveau plus profond. « Nous présentons BrainNet qui, à notre connaissance, est la première interface directe dite cerveau-cerveau, non invasive pour une résolution collaborative de problèmes (…). L’interface permet à trois sujets humains de collaborer et de résoudre une tâche en utilisant une communication directe de cerveau à cerveau », écrivent les chercheurs.

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Dans l’expérience mise en place par les scientifiques, deux « expéditeurs » ont été connectés à des électrodes EEG et ont été invités à jouer à un jeu de type Tetris, impliquant des blocs qui tombent. Ces derniers devaient décider si chaque bloc devait subir une rotation ou non.
Pour ce faire, il leur a été demandé de regarder l’une des deux lumières clignotantes situées de chaque côté de l’écran : l’une clignotant à 15 Hz et l’autre à 17 Hz, émettant de ce fait dans le cerveau des signaux différents, que l’EEG pourrait capter.
Ces choix ont ensuite été relayés vers un seul « récepteur », via une capsule TMS pouvant générer des flashs de lumière fantôme dans l’esprit du récepteur, appelés phosphènes. Le récepteur ne pouvait pas voir toute la zone de jeu, mais devait faire pivoter le bloc qui tombait si un signal de flash lumineux était envoyé.
Sur cinq groupes différents de trois personnes, les chercheurs ont atteint une précision moyenne de 81.25%, ce qui est très encourageant pour un premier essai.
Afin d’augmenter la complexité de l’exercice, les expéditeurs pouvaient également ajouter une deuxième information, indiquant si le destinataire avait bien compris le premier message. De plus, les récepteurs ont été en mesure de déterminer lequel des expéditeurs était le plus fiable, en se basant uniquement sur les communications cérébrales.
Selon les chercheurs, cela promet de pouvoir développer des systèmes prenant en charge des scénarios bien plus réalistes, dans lesquels la non-fiabilité humaine pourrait être un facteur.
Le système actuel ne peut transmettre qu’un « bit » (ou flash) d’information à la fois, mais l’équipe de l’Université de Washington et de l’Université Carnegie Mellon pense que cette configuration pourra être étendue à l’avenir.
Il faut savoir que le même groupe de chercheurs a déjà réussi à relier deux cerveaux avec succès, amenant les participants à jouer à un jeu de 20 questions, les uns contre les autres. De nouveau, des flashs de phosphène fantômes ont été utilisés pour transmettre des informations, dans ce cas précis, « oui » ou « non ».
Pour l’instant, le nouveau système est lent et peu fiable, à savoir que ce travail n’a pas encore été évalué par la communauté des neurosciences. Néanmoins, il donne un aperçu intéressant d’une potentielle manière de communication entre individus à l’avenir.
Selon les scientifiques, cette technique pourrait en effet nous aider à mettre en commun nos ressources mentales, afin de tenter de résoudre des problèmes majeurs. « Nos résultats soulèvent la possibilité de futures interfaces cerveau à cerveau permettant la résolution coopérative de problèmes par des humains, utilisant un « réseau social » de cerveaux connectés », explique l’équipe de recherche.


Quelles quantités de combustibles sont nécessaires pour combler les besoins énergétiques mondiaux ?



Le dernier siècle a vu l’entrée de l’Homme dans l’ère de l’industrie technologique et de l’information. Chaque jour, des centaines de millions de personnes prennent les transports en commun, utilisent leur véhicule, leur ordinateur, leur téléphone, et tous les autres appareils de la vie quotidienne nécessitant de l’énergie pour fonctionner. Cette énergie provient majoritairement de sources non-renouvelables. Pour chacun de ces combustibles, quelles quantités sont nécessaires pour combler les besoins énergétiques de la planète ?

Même s’il existe plusieurs sources d’énergie renouvelable comme l’énergie hydroélectrique, solaire ou éolienne, la plus grande fraction de l’énergie produite provient de l’utilisation de combustibles et carburants non-renouvelables. Selon l’Agence d’Information sur l’Énergie des États-Unis, la quantité d’énergie générée par toutes les sources à travers le monde était de 155.481 TW (térawatts) en 2014.


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Ces sources d’énergies n’ont pas le même rendement concernant la conversion en puissance utilisable et le transport courte et longue distance. Ainsi, le total d’énergie consommée par les foyers, les entreprises et autres secteurs d’activité est légèrement inférieur : il représente environ 70% de l’énergie produite. L’énergie requise pour alimenter tous les besoins de la planète s’élève à environ 5.60×1020 Joules, bien que ce nombre soit en réalité compliqué à évaluer précisément. Selon le carburant, quelle quantité doit être produite pour combler ces besoins ?


Le charbon : un polluant représentant un tiers de l’énergie mondiale

Tout d’abord utilisé comme source de chaleur de par sa structure compacte, le charbon est une forme de carbone qui peut être brûlé en présence d’oxygène, pour libérer de l’énergie. C’est de cette manière que les carburants fossiles, et plus précisément ceux basés sur le carbone, fonctionnent sur Terre, en raison de la forte abondance d’oxygène dans l’atmosphère.



Centrale à charbon située à Datteln, en Allemagne. Le charbon représente la source d’énergie fossile la plus polluante. Crédits : Arnold Paul
Pour chaque kilogramme de charbon brûlé, un total de 2.312 × 107 J est libéré. Cela signifie qu’il faudrait brûler un total de 24 milliards de tonnes de charbon dans le but de fournir l’énergie nécessaire pour combler les besoins énergétiques planétaires. Actuellement, le charbon représente un tiers de l’énergie produite dans le monde ; 8 milliards de tonnes de charbon extrêmement polluant sont ainsi brûlées chaque année.


Diesel, essence et GPL : l’essor du pétrole

Le pétrole inclut le diesel, l’essence, les carburants lourds à base de pétrole et le gaz de pétrole liquéfié (GPL). Tandis que le charbon fut le combustible majoritaire des 18ème et 19ème siècles, le pétrole a dominé le 20ème siècle avec l’avènement des automobiles et de l’aviation. Comme le charbon, le pétrole libère de l’énergie par combustion. Mais contrairement au charbon, le pétrole rapporte plus d’énergie pour la même masse de combustible.




Pour chaque kilogramme de pétrole (sous la forme d’essence) brûlé, un total de 4.64×107 J est libéré. Cela signifie qu’il faudrait brûler 12 milliards de tonnes de pétrole pour combler les besoins mondiaux en énergie. Puisque le pétrole n’a commencé à être véritablement utilisé que dans les années 1850, l’on estime qu’entre 100 et 135 milliards de tonnes ont été brûlées jusqu’à aujourd’hui, avec 4 milliards de tonnes brûlées chaque année au taux d’utilisation actuel.


Le gaz naturel liquéfié : un combustible peu polluant

Remplacer les autres sources d’énergie fossiles par le gaz naturel liquéfié (GNL) a conduit à une importante diminution de la pollution environnementale ces dernières années. Le GNL fournit aujourd’hui plus de 20% de l’énergie mondiale, avec un rendement plus élevé que le charbon et le pétrole et bien moins de composants polluants que ces deux derniers.



Des réservoirs de gaz naturel liquéfié alimentant le bateau de croisière MS Viking Grace. Crédits : Markus Rantala
Pour chaque kilogramme de GNL brûlé, un total de 5.36×107 est libéré. Cela nécessiterait donc 10.4 milliards de tonnes de NPL brûlées chaque année pour combler les besoins énergétiques planétaires. Malgré une pollution environnementale moins importante, les quantités nécessaires demeurent très élevées, et aucune diminution importante de dioxyde de carbone n’est possible, que ce soit avec le charbon, le pétrole ou le GNL.


Centrales nucléaires, uranium et réacteurs à fission

En lieu et place de carburants basés sur le carbone, des éléments fissibles bien plus lourds présents sur Terre, comme l’uranium et le thorium, peuvent être utilisés pour produire de l’énergie. Lorsque l’uranium 235 est frappé par un neutron, il l’absorbe et se sépare en deux éléments plus légers, libérant d’autres neutrons et créant ainsi une réaction en chaîne ; c’est sur ce principe que reposent les réacteurs à fission nucléaire.
Ces réacteurs nucléaires contrôlent efficacement le taux de réaction, régulant ainsi également la production d’énergie. Bien que l’uranium 235 soit bien moins abondant que le charbon, le pétrole ou le gaz naturel, et requiert un lourd processus de raffinage, son rendement est bien plus élevé, avec 8.06×1013 J d’énergie libérée pour chaque kilogramme d’uranium utilisé.


La fission nucléaire repose sur la séparation d’éléments lourds, comme l’uranium, en éléments plus légers, libérant une grande quantité d’énergie. Sur cette photo, le réacteur à fission nucléaire expérimental RA-6 (Argentine). Crédits : Centro Atomico Bariloche
Pour combler les besoins énergétiques mondiaux, seules 7000 tonnes d’uranium seraient nécessaires chaque année. Malgré ce haut rendement, l’énergie nucléaire ne fournit actuellement qu’une petite fraction de l’énergie totale produite à travers le monde, avec 444 réacteurs en fonctionnement et environ 62 autres en cours de construction.

Fusion nucléaire : la source d’énergie du futur

Bien qu’encore expérimentale, la fusion nucléaire se présente comme le Graal des sources d’énergie. Des éléments légers et abondants, comme l’hydrogène et ses isotopes, peuvent fusionner en éléments plus lourds, libérant de grandes quantités d’énergie. Ce sont ces réactions de fusion thermonucléaire qui alimentent les étoiles. L’énergie nucléaire provient de la libération d’énergie décrite par l’équivalence masse-énergie d’Einstein, E=mc².



La fusion nucléaire repose sur la fusion de deux éléments légers en un élément plus lourd. Encore hypothétique, de nombreux réacteurs expérimentaux arrivent aujourd’hui à confiner un plasma de plusieurs millions de degrés à l’intérieur d’un champ magnétique. Crédits : Université de Princeton
La fusion nucléaire possède un rendement théorique supérieur à celui de la fission, soit 6.46×1014 J pour chaque kilogramme d’hydrogène utilisé. Ainsi, seuls 867 tonnes d’hydrogène annuelles seraient nécessaires pour combler les besoins énergétiques de la planète. L’abondance d’hydrogène, l’absence de pollution atmosphérique et la grande stabilité physique des réactions, font de la fusion nucléaire la source d’énergie future la plus prometteuse.


Matière-antimatière : un rendement imbattable, mais une source d’énergie peu plausible

Là où la fission et la fusion nucléaires ne libèrent qu’une fraction de la masse des éléments sous forme d’énergie, la réaction matière-antimatière présente une conversion énergétique totale. Une annihilation matière-antimatière parfaite libère en effet 8.99×1016 J d’énergie par kilogramme de matière-antimatière combinée. Ainsi, seules 3.1 tonnes d’antimatière annuelles suffiraient à combler les besoins énergétiques mondiaux.



La réaction matière-antimatière permet une conversion énergétique totale. Malgré un rendement très élevé, trop peu d’antimatière est créée annuellement pour que cette source d’énergie soit plausible. Crédits : CERN
Cela signifie que, chaque jour, 8.5 kg d’antimatière devraient être produits. Malheureusement, cette quantité est loin, très loin d’être atteignable à court ou moyen terme. En effet, le LHC, par exemple, ne produit que quelques microgrammes d’antimatière chaque année. Cette source d’énergie, bien qu’intéressante, restera donc purement théorique pendant encore un long moment.
Actuellement, plus de 10 milliards de combustibles fossiles sont brûlés chaque année à travers le monde. La conséquence directe de cette dynamique est une augmentation drastique de la pollution environnementale (eau, air, écosystèmes). Les sources d’énergie renouvelable représentent une solution partielle, mais la fusion nucléaire se présente véritablement comme la solution énergétique du futur.